le voile pres de chez moi...
Il ne semble pas toujours librement choisi. Je le sais pour le vérifier quotidiennement, il suffit d’observer certaines musulmanes du quartier qui, à peine sorties de la ville, ont comme premier réflexe de retirer leurs voiles. Elles s’empressent bien sûr de les remettre quand elles s’apprêtent à rentrer chez elles. De là, à imaginer qu’il y a une pression sur les femmes de cette ville à propos du port du voile, il n’y a qu’un pas que je franchis volontiers au vu des faits et non des préjugés.
Décréter que les musulmanes voilées sont de meilleures croyantes que celles qui ne cachent pas leurs cheveux est tout simplement de la manipulation. Les musulmans que je fréquentes ne reconnaissent pas l’islam dans les pratiques intégristes. Retirer toute émancipation féminine en pays républicain en est une ! La foi n’a rien d’incompatible avec le respect des libertés, et les musulmans (dits modérés) le prouvent !
Couvrir une femme n’est pas anodin, c’est une façon de la conditionner à croire en son infériorité. Une femme aliénée trouvera « normal » qu’on lui impose un mariage arrangé, la polygamie ou même encore l’excision. Mais est-ce réellement un choix quand toute notion de consentement a disparue ? En effet, consentir ne signifie ni accepter après manipulation, ni accepter sous la contrainte pour ne pas être critiquée, ridiculisée ou insultée.
Le fondamentalisme gagne du terrain tous les jours, il suffit de regarder autour de soi : il y a 20 ans, les habitantes de cette ville ne portaient ni hijab, ni tchador, ni burka. La mode des jeunes françaises qui consiste à porter le foulard pour « revendiquer leurs origines » prouve que les intégristes ont réussi à les manipuler à des fins bien plus politiques que religieuses.
Le voile n’est donc pas un problème de religion, il est un problème pour le droit des femmes.